LAWRENCE WEINER

 

Durant l’été 2020, la Venet Foundation a présenté au Muy (Var) une installation inédite de l’artiste Lawrence Weiner.

 

La proposition de l’artiste américain s’adapte à un parcours concentré uniquement sur les espaces extérieurs pour répondre au contexte sanitaire exceptionnel. Pensé pour le lieu, le statement que l’artiste a proposé à la Venet Foundation s’inscrit dans la longue galerie vitrée, totalement visible depuis le parc de sculptures dont il devient une clef du parcours.

 

Les visiteurs pourront également découvrir ou redécouvrir les œuvres qui composent le parc de sculptures, comprenant des œuvres monumentales d’artistes de la collection avec les œuvres de Richard Long, Larry Bell, Tony Cragg, Sol LeWitt, Robert Morris, Sir Anthony Caro, Phillip King, Arman, Richard Deacon, Ulrich Rückriem… ainsi que des œuvres de Bernar Venet, dont les sculptures exposées au Château de Versailles en 2011 reconfigurées en effondrement. La Chapelle Stella créée in situ par Frank Stella pour l’inauguration de la fondation en 2014 et regroupant six de ses grands reliefs sera également visible, tout comme l’installation permanente de James Turrell, Elliptic Ecliptic qui appartient à la série des Skyspaces.

 

Les 7 hectares dédiés à la découverte de l’art conceptuel et aux installations de Bernar Venet permettront aussi aux visiteurs de prendre part à un parcours artistique exceptionnel, dans un environnement naturel d’une beauté inouïe, au cœur de la Provence.

 

Le confinement fait resurgir une pratique héritée de l’art conceptuel

 

Les conditions de préparation de l’exposition s’en sont également trouvées modifiées puisque les échanges se sont intégralement déroulés par téléphone et par communications digitales. À l’occasion de cette pandémie et de ce confinement, des méthodes de travail ont été privilégiées pour concevoir les expositions ravivant les pratiques qui ont présidé à l’éclosion de l’art conceptuel dans les années 1960. On pense à Art by Telephone au Museum of Contemporary Art de Chicago (1969) dans laquelle Jan van der Marck invitait les artistes à donner leurs instructions au téléphone sur le modèle des tableaux téléphonés de László Moholy-Nagy réalisés en 1923 (le catalogue de l’exposition ne montrait pas leur réalisation mais consistait en un disque vinyl rassemblant les différentes instructions), mais aussi à l’exposition Working drawings and other visible things on paper not necessarily meant to be viewed as art organisée par Mel Bochner en 1966 et aux expositions Numbers de Lucy Lippard (557,087 au Seattle World Pavilion, 955,000 à Vancouver, en 1970…) ou aux expositions et ouvrages de Seth Siegelaub, le Xerox Book, July, August, September 1969 ou encore l’exposition de Bernar Venet à la galerie Templon en 1971 dont il n’a pas vu les œuvres réalisées à distance et à laquelle il n’a pas assisté, qui sont toutes constituées de propositions transmises à distance. Ainsi, il est utile de rappeler que cette capacité à créer une œuvre pour un lieu spécifique, d’après un protocole, sans intervention de l’artiste – pratique qui s’est étendue bien au-delà de son foyer original – constitue bien un apport de l’art conceptuel au sens de mouvement historique apparu à New York à la fin des années 1960.

 

Partagez cette page